L’intestin humain est constitué de différentes régions qui diffèrent dans leur structure et leur fonction. Dans chacune de ces régions, les cellules de la muqueuse intestinale peuvent devenir des cellules cancéreuses et se multiplier de manière incontrôlée. Les excroissances qui en résultent (tumeurs), si elles sont malignes, peuvent se propager dans tout le corps et former des métastases.
Qu’est-ce que le cancer de l’intestin grêle ?
Schéma de l’intestin grêleLe cancer de l’intestin grêle est une tumeur maligne. En effet, les cellules de l’intestin grêle peuvent parfois subir des modifications rendant leur croissance et leur comportement anormal. On parle d’état précancéreux. Pour l’intestin grêle, l’état précancéreux le plus fréquent est le polype adénomateux. A ce stade, les cellules ne sont pas encore cancéreuses, mais le risque qu’elles le deviennent est important.
Parfois, les cellules modifiées de l’intestin grêle deviennent cancéreuses. Un cancer au niveau des cellules glandulaires (cellules constituant le revêtement de l’intestin grêle) se développe. On parle d’adénocarcinome de l’intestin grêle. C’est le plus répandu des cancers de l’intestin grêle.
D’autres cancers peuvent cependant survenir au niveau de l’organe :
- Des tumeurs neuroendocrines qui se manifestent au niveau des cellules neuroendocrines de l’intestin grêle ;
- Un lymphome lorsque le cancer débute dans le tissu lymphatique de l’intestin grêle ;
- Un sarcome si le cancer prend naissance dans la paroi de l’intestin grêle.
Le cancer de l’intestin grêle touche plus volontiers les hommes que les femmes. Généralement, les patients ont plus de 50 ans lors du diagnostic. Près de 45 % d’entre eux ont 70 ans ou plus.
Plusieurs facteurs de risque sont évoqués dont certaines pathologies de l’appareil digestif comme la maladie de Crohn ou la maladie coeliaque, ou des pathologies héréditaires digestives (par exemple la polypose adénomateuse familiale ou PAF). Le risque de développer le cancer augmente aussi avec l’âge.
Quels sont les symptômes du cancer de l’intestin ?
En règle générale, ce type de cancer reste longtemps asymptomatique, c’est-à-dire qu’il se développe silencieusement pendant une longue période. C’est la raison pour laquelle le cancer de l’intestin est souvent pris en charge trop tardivement. Les premières manifestations cliniques sont d’autant plus difficiles à détecter qu’elles sont non caractéristiques :
- douleurs abdominales
- diarrhée
- constipation
- vomissement
- ballonnements
- sang dans les selles
- glaires anales.
Le développement du cancer de l’intestin
Divers facteurs jouent un rôle dans le développement du cancer de l’intestin. La plupart des cas de cancer de l’intestin surviennent sans cause connue pour le cas individuel. Une mauvaise alimentation, un mode de vie malsain et des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin peuvent favoriser le développement du cancer de l’intestin. Certaines formes de cancer de l’intestin sont également héréditaires. Par exemple, la probabilité de développer un cancer de l’intestin est environ deux fois plus élevée si un parent au premier degré en est déjà atteint. Pour les autres formes de cancer de l’intestin, il semble y avoir une prédisposition génétique. Chez ces personnes, le cancer de l’intestin peut se développer plus facilement que chez les personnes non touchées.
Les tumeurs intestinales se développent lentement et sont généralement perceptibles tardivement. Les plaintes n’apparaissent généralement que lorsque le cancer s’est déjà considérablement étendu. Les chances de guérison dépendent largement du moment où le traitement est administré : si le cancer de l’intestin est traité à un stade précoce, il peut souvent être guéri.
Les signes importants du cancer de l’intestin sont des changements dans les habitudes d’élimination, la présence de sang dans les selles, la perte de poids, l’anémie et l’occlusion intestinale. Dans tous les cas, les patients souffrant de douleurs abdominales qui durent plusieurs semaines doivent consulter un spécialiste des maladies gastro-intestinales, un gastro-entérologue, et faire réaliser une coloscopie.
Comment détecter le cancer de l’intestin ?
Des examens de dépistage réguliers permettent de détecter à temps le cancer de l’intestin. Une coloscopie permet de détecter la tumeur dans 6 cas de cancer sur 10. Les caisses d’assurance maladie prennent en charge les frais de coloscopie pour tous les assurés à partir de 55 ans, voire plus tôt pour ceux qui ont des antécédents familiaux.
En France, le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes et le troisième chez les hommes. Plus de 70 000 personnes développent cette maladie chaque année et 30 000 en meurent. La plupart des tumeurs intestinales se produisent dans le gros intestin (près de 95 %), seules 2 à 5 se produisent dans l’intestin grêle, beaucoup plus long.
Quels sont les facteurs de risque du cancer de l’intestin ?
Plusieurs facteurs de risque peuvent potentiellement accroître le risque de développer un cancer de l’intestin chez certaines personnes :
- les maladies de l’appareil digestif (maladie cœliaque, maladie de Crohn),
- les antécédents familiaux de maladies intestinales (polypose adénomateuse familiale (PAF), cancer colorectal),
- les personnes atteintes du syndrome de Lynch,
- le tabagisme,
- la consommation excessive d’alcool,
- le surpoids et l’obésité,
- la sédentarité,
- un régime alimentaire pauvre en fibres alimentaires,
- le diabète,
- l’exposition aux rayons ionisants.
Comment est diagnostiqué le cancer de l’intestin ?
Pour confirmer le diagnostic d’une pathologie cancéreuse, le médecin oncologue va préconiser la réalisation d’une analyse de selles ainsi que de différents examens d’imagerie médicale (radiographie, scanner, échographie, tomodensitométrie) afin de visualiser une éventuelle tumeur. En général, il pratique également une gastroscopie ou une coloscopie, de manière à pouvoir effectuer une biopsie de la masse en vue d’une analyse anatomopathologique. Ce sont ces examens biologiques qui vont permettre de confirmer ou non le cancer.
Quels sont les traitements du cancer de l’intestin ?
La prise en charge d’un cancer de l’intestin va dépendre de plusieurs paramètres : type de cancer, localisation de la tumeur, stade d’évolution, état de santé du patient. Dans la plupart des cancers intestinaux, la chirurgie (résection intestinale, excision locale) constitue le traitement de référence, mais plusieurs autres options thérapeutiques sont envisageables lorsque l’opération n’est pas possible : chimiothérapie, radiothérapie, traitement ciblé.